Après la plainte d’Adobe contre l’informaticien russe Dimitry
Sklyarov et son arrestation surprise par le FBI, la riposte numérique a
été immédiate. Elle porte un nom : boycottadobe.com.
Il aura fallu deux jours seulement pour que la contestation de l’arrestation
de Dmitry Sklyarov s’organise sur le Net. Le 16 juillet, ce jeune programmeur
russe employé de l’entreprise Elcomsoft était arrêté
par le FBI , suite à la plainte de Adobe, et pour avoir dévoilé
les failles du système de cryptage de livres électroniques vendus
sur Internet. À peine deux jours plus tard, le 18 juillet, le site baptisé
boycottadobe.com se portait au secours de linformaticien. Ce lieu virtuel,
créé pour regrouper les défenseurs de Dmitry Sklyarov, actuellement
gardé en détention pour avoir contrevenu au Digital Millenium Copyright
Act (DMCA), est luvre de William Scannell, un web-journaliste américain.
Aidé damis, le rédacteur compte bien alerter lopinion
sur le sort de linformaticien par le biais de son site qui a reçu
le soutient de lElectronic
Frontier Foundation , une organisation privée de défense des
libertés fondamentales sur la Toile, farouche adversaire de la DMCA quelle
tente dailleurs de faire déclarer inconstitutionnelle.
Détournement de logo et quête en ligne
Bien fait et très informatif, le site détourne le logo de la firme
américaine. Le A de Adobe a été savamment orné d’un
marteau et d’une faucille... En hommage aux origines de l’informaticien
? Par ailleurs, une quête pour le programmeur russe a été
organisée, par l’intermédiaire d’un magasin en ligne.
Le "Boycott Adobe Store" (un rituel dans les sites parodiques américains),
propose, quant à lui, l’achat de tee-shirts, casquettes et tapis de
souris portant l’emblème du logo revisité. Possibilité
vous est également donnée de faire un don à l’EFF (qui
n’est pas oublié dans la croisade). Excellent vecteur d’information,
boycottadobe.com met en ligne toutes les informations concernant l’arrestation
de Dmitry Sklyarov. Enfin pour parer aux éventuelles plaintes concernant
le détournement du logo, une adresse a été laissée
sur le site avec ce rappel de rigueur : "Notre droit de créer
une parodie de la marque Adobe est protégé par la Constitution des
Etats-Unis." Contrairement à la France, les détournements
de logo ne peuvent être inquiété par la justice (voir
laffaire Danone).