L’Autorité de régulation des télécommunications a annoncé qu’il y aurait un deuxième appel à candidature pour les licences UMTS.
Solveig Godeluck |
L’Autorité de Régulation des Télécommunications (ART) a clôturé mercredi 31 janvier la remise des dossiers de candidature pour l’UMTS par une conférence de presse en forme de bilan. Seuls deux dossiers ont été déposés, par SFR et France Télécom Mobiles, alors que quatre prétendants s’étaient annoncés initialement. "
Nous voulons éviter la pérennisation de cette situation avec seulement deux opérateurs, a déclaré Jean-Michel Hubert, le patron de l’ART.
C’est pourquoi nous allons ouvrir un appel à candidatures complémentaires."
L’équité, ça fait un rabais de combien ?
Ce deuxième tour est encore assez mystérieux. Jean-Michel Hubert assure qu’il ne concerne pas les candidats "de deuxième zone" et qu’il se fera "dans des conditions d’équité" par rapport au premier. L’équité n’étant pas l’égalité, on peut supposer que les prix des licences bis n’atteindront pas la somme actuelle de 32,5 milliards de francs par lauréat. C’est justement cette douloureuse qui a provoqué le retrait de Bouygues et Suez Lyonnaise/Telefónica Moviles. Si le rôle de l’ART n’est pas de fixer le prix des licences, elle a mission de conseiller le gouvernement à ce sujet. Jean-Michel Hubert s’est refusé à indiquer quelles orientations l’ART tenterait d’imprimer au deuxième tour. Pour rendre la licence plus attractive, le gouvernement pourrait décider de revoir ses modalités, telle que sa durée - mais ce type de décision relève du Parlement, a souligné Jean-Michel Hubert. Ce dernier a confirmé la méthode suivie jusqu’ici : le concours de beauté pour sélectionner les dossiers (on dit "sélection comparative"), et l’obligation de couverture du territoire pour les opérateurs (c’est-à-dire la licence nationale, même si l’accès UMTS sera discontinu, en peau de léopard).
Aveu d’impuissance
Quant au calendrier du deuxième appel d’offre, il reste inconnu. Avant de lancer une nouvelle procédure, il faudra probablement attendre le choix ministériel des premiers lauréats - si l’on peut parler de choix - le 31 mai 2001. Jean-Michel Hubert a enfin admis en public que le délai pour le lancement opérationnel de l’UMTS ne serait pas respecté. Dans un aveu d’impuissance troublant de sincérité, il s’en est remis au marché : "L’espérance qui s’attachait à la date du 1er janvier 2002 doit assurément être révisée. La mise en œuvre de l’UMTS dépendra de l’apparition respective des équipements et des services. C’est le marché qui déterminera la date."
L’ART a aussi tenté de se justifier en évoquant les contraintes de calendrier fixées par une Commission européenne un peu optimiste : "La situation aujourd’hui constatée en France, comme en Europe, reflète la tension qui résulte d’un calendrier établi au vu de perspectives industrielles optimistes et traduites dans la décision communautaire de 1998. Or, les analyses financières et les réalités techniques conduisent aujourd’hui à revoir ce calendrier." Mieux vaut tard que jamais...