Que reprochez-vous au projet de budget de l’...tat ?

Il ne contient aucune mesure favorable à la nouvelle économie. L’incompréhension du gouvernement est totale sur ce qui se passe dans nos entreprises. Lionel Jospin déclare que la réduction de l’impôt sur les sociétés qui réalisent moins de 50 millions de francs de chiffre d’affaires profitera aux entreprises de croissance. Mais pour en bénéficier, il faut que 75 % du capital soit détenu par des personnes physiques. Aucun adhérent de Croissance Plus ne correspond à ce critère !

Quelles mesures réclamez-vous ?

Il faut une refonte d’ensemble du système fiscal français. Il n’est pas normal qu’un patron salarié, qui détient moins de 25 % d’une société qui a créé des emplois, paye l’ISF [Impôt sur la fortune]. Alors que le détenteur d’objets d’art est exonéré ! Par ailleurs, pour financer nos sociétés, nous proposons que la plus-value réinvestie dans la création d’entreprise bénéficie d’un report d’imposition. Faute d’une fiscalité des stock-options comparable à celle de la Grande-Bretagne ou des ...tats-Unis, le dispositif des BSPCE [Bons de souscription de parts de créateurs d’entreprise] doit aussi être étendu. Pour le moment, seule la moitié des entreprises de croissance sont concernées.

Et a u-delà du budget, quelles sont vos critiques ?

Il faut revoir le système de formation français. On a des ingénieurs de très bon niveau, mais pas assez. À côté de ça, on forme beaucoup trop de gens en psychologie, en sociologie. Il faut revoir l’orientation dès la seconde. Nos métiers ne sont pas que techniques : nous embauchons des graphistes, des commerciaux, des responsables marketing. Les postes qui feront passer le chômage de 9 à 5 % sont là !

*Créée en 1996, Croissance Plus regroupe 200 entreprises. Pour entrer dans ce club fermé, deux conditions : chiffre d’affaires ayant doublé en deux ans et avoir adopté un système de partage de création de valeurs (stock-options, plan d’épargne d’entreprise). Sylvain Forestier est également PDG de D. Interactive.