Il fait chaud dans l’ancienne économie. On y trouve des sociétés stables, bien installées, faisant de confortables bénéfices annuels. Il fait très (trop ?) chaud dans la nouvelle économie. Au point de risquer de se brûler.
Les sociétés y perdent beaucoup d’argent et deux sur trois vont disparaître dans les trois prochaines années. Ceci posé, réfléchissez : voulez-vous vraiment quitter votre emploi de cadre dans la multinationale Tartenpion pour la start-up Trucmuch.com et ses stock-options ?
La question n’est pas innocente. Depuis six mois, la situation est à pleurer de rire : tous les cadres ont la bougeotte. Dans les grandes et moyennes entreprises traditionnelles, la plupart rêvent des millions virtuels des entreprises de la Net économie. Leur raison principale n’est pas l’interêt du travail, le désir de vivre une révolution économique et sociétale, l’envie de petites structures plus adaptées à leur épanouissement professionnel. Non, leur vraie motivation tient en une question : "Pourquoi pas moi ? Pourquoi ces petits cons pourraient devenir riches et pas moi ? Pourquoi je n’aurais pas le droit à ma part du gateau ?"
Il y a des réponses :
1. Parce que tu n’y as jamais cru quand il fallait prendre un risque. Aujourd’hui, quand tu crois que ces entreprises voient tomber les millions de capital-risque sans le moindre effort, tu te dis qu’il y a une bonne occase à saisir...
2. Parce que le risque existe, qu’il est beaucoup plus important que tu ne le crois (attendez les prochains mois, et vous verrez les start-ups, parmi les plus connues, tomber par dizaines... c’est la loi du genre), et qu’il faut encore que tu l’assumes : Trucmuch.com n’est pas la multinationale Tartenpion. Pas de mutuelle supra-protectrice, pas de ticket restaurant, pas de secrétaire, pas de structure pour prendre en charge le moindre problème, pas de téléphone portable payé par la société, pas... et surtout pas de sécurité de l’emploi.
Ami cadre, si tu veux quitter ta grande société confortable, bienvenu dans le monde de la Net économie. Mais sache où tu mets les pieds.