Makrolab, un laboratoire scientifique et artistique nomade, pose sa carcasse autonome pour trois mois sur une île près de Venise à l’occasion de la Biennale. Ce projet du slovène Marko Peljhan partira ensuite vers l’Afrique du Sud, avant de s’établir en Antarctique.
Vu de l’extérieur, ça ressemble à une base spatiale échouée (presque) au milieu de nulle part, habillée de paraboles, d’antennes radios, d’une éolienne et de panneaux solaires. À l’intérieur, on dirait un sous-marin : huit places pour dormir, six stations de travail, une petite cuisine, une douche et des toilettes d’avion.
Makrolab est un laboratoire autonome itinérant, blindé de nouvelles technologies, dans lequel cohabitent une poignée d’artistes et de scientifiques en résidence temporaire.
Lancé par l’artiste solvène Marko Peljhan et l’association Zavod Projekt Atol en 1997 dans le cadre de la manifestation "Documenta X" de Kassel en Allemagne, Makrolab pose ses valises pour les trois prochains mois à Campalto, une petite île inhabitée située entre Venise et son aéroport, à l’occasion de la célèbre Biennale de Venise.
120 jours d’isolement
Les artistes et scientifiques embarqués dans le Makrolab vont profiter de leurs 120 jours d’isolement pour utiliser l’équipement high-tech et travailler sur différents projets de recherche dans les domaines des télécommunications, de la météo ou des flux migratoires.
L’un des artistes va par exemple entreprendre une étude ornithologique sur les oiseaux et l’aéroport.
Des artistes radioamateurs du Centre pour la culture des nouveaux médias de Riga (Lettonie) étudieront par ailleurs l’écologie du spectre radio : ils se pencheront par exemple sur le problème de la pollution causée par les sonars pour la faune sous-marine.
La tête et les jambes
"Pour moi il s’agit d’une expérience complète, physique et intellectuelle, où j’apprends beaucoup, explique Ewen Chardronnet, un artiste français qui participe à l’aventure. Je peux travailler dans de bonnes conditions sur l’analyse des médias et des systèmes d’information, ainsi que sur le spectre radio, un domaine qui m’interesse beaucoup. Nous recevons 600 chaines de télévision, dont celles du golfe Persique..."
Les travaux commenceront le 13 juin et les résidents promettent de mettre en ligne des compte-rendus quotidiens sur le site du Makrolab.
En septembre, Makrolab sera démonté et remballé dans le container qui sert à la transporter. Le laboratoire nomade partira alors vers sa prochaine escale désertique, en Afrique du Sud, à l’horizon 2004. Marko Peljhan a déjà choisi une destination finale pour son container high-tech itinérant : l’Antarctique, en 2007, où il deviendra un camp de base scientifique froid et définitif.
Le site du projet Makrolab, avec compte-rendus quotidiens:
http://makrolab.ljudmila.org/
Le site du Centre pour la culture des nouveaux médias:
http://www.rixc.lv