11/10/2000 • 15h48
602-P, le projet de loi qui n’existait pas
New York, 8 octobre. Marcia Kramer, présentatrice de WCBS-TV, met aux prises deux candidats au siège de sénateur pour la ville de New York : Hillary Clinton et Rick Lazio, un représentant républicain. À la question "Que pensez-vous du projet de loi fédérale 602-P ?" la future ex-First Lady avoue son ignorance. Kramer lui apprend qu’il s’agit de la taxation des e-mails à hauteur de cinq cents le message. Hillary s’indigne. Lazio - il siège à la Chambre depuis huit ans... - fustige à son tour les "mains voraces du gouvernement". Le problème ? Le projet de loi fédérale 602-P n’existe pas. Il s’agit d’une pure légende. Le pouvoir législatif américain n’a pas pour l’instant manifesté son intention de taxer l’Internet.
À l’origine du mythe, une chaîne d’e-mails affirmant depuis quelques mois qu’à l’instigation du "Représentant Schnell", une loi soumettrait à une taxe tout message confié à l’Internet. Les fournisseurs d’accès reverseraient aux postes américaines les fonds ainsi dégagés. Le "Représentant Schnell" n’existe pas plus que le projet 602-P.
Selon le New York Times, qui relate l’affaire, le directeur de campagne de Lazio ne veut voir que la belle attitude manifestée par son candidat. Un porte-parole de Mme Clinton fait remarquer que, ne siégeant pas au Congrès, celle-ci n’était pas tenue d’identifier un projet de loi par sa seule référence. Quand à la chaîne WCBS-TV, elle affirme que sa journaliste "ignorait qu’un tel projet de loi n’existait pas".
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