CanalWeb vient de lever 130 millions de francs. Cette augmentation de capital va permettre à la chaîne de s’étendre à l’international, de doubler le nombre de ses programmes et de proposer un système d’abonnement forfaitaire à certaines de ses chaînes.
CanalWeb n’a rien à avoir avec les "dotcom" et n’entend pas lier sa stratégie aux "sautes d’humeur dans la corbeille". C’est ainsi que Jacques Rosselin, président-fondateur de la chaîne, commentait hier à l’agence Reuters la nouvelle levée de fonds de sa web-TV : 130 millions de francs au lieu des 72 initialement escomptés, grâce au soutien d’investisseurs historiques (Pierre Bergé, Oléron Participations, Galileo, Dominique Louis et le groupe Sud Ouest) et à l’arrivée de capitaux-risqueurs européens : NesBic (fonds de capital risque néerlandais
dédié aux sociétés d’e-commerce et de communication) en partenariat avec DeMinds NV (groupe d’investissement), Paribas Affaires Industrielles, Apollo Invest et la Bank Vontobel (banque d’affaires suisse).
Télévision payante
"En fait, nous appartenons à l’ancienne économie. Nous sommes un éditeur de chaînes de télévision. Grâce à’Internet, nous participons à la modernisation d’un secteur traditionnel", juge le patron de la chaîne. CanalWeb, qui dispose d’un budget équivalent à celui "d’une petite chaîne thématique de télévision", parie depuis ses débuts sur la convergence télé+web. La stratégie de Rosselin repose en grande partie sur le développement de l’Internet à haut débit et reprend le modèle des télévisions thématiques. Le nombre d’émissions hebdomadaires (une centaine pour l’instant) devrait doubler d’ici la fin de l’année et la chaîne souhaite se lancer dans la vidéo à la demande (VOD) et proposer des abonnements forfaitaires aux chaînes hyperthématiques de CanalWeb. "Notre principal objectif, c’est la télévision payante, a ainsi déclaré Jacques Rosselin au journal neteconomie. À terme, l’accès à notre chaîne "diagonale", spécialisée dans les échecs, pourrait, par exemple, être facturé 5 francs par mois... Ces techniques de micropaiement sont déjà à l’œuvre sur le câble et le satellite et devraient vite s’étendre sur l’Internet."
400 MF de valorisation
Si CanalWeb ne se voit pas comme une "dotcom", elle sait emprunter les recettes propres à l’Internet. Ce nouveau tour de table lui permettra ainsi de se développer à l’international en déclinant son modèle dans d’autres capitales européennes : Madrid cet été, Berlin à la rentrée et Londres avant la fin de l’année. Denis Fortier, en charge du développement international, prévoit également "de nombreuses possibilités de partenariats", mais pas avant 2001, pour étendre CanalWeb aux "communautés francophones dans le monde (Québec), au marché américain dans un second temps". Sans oublier "des possibilités en Asie". Les ressources financières de CanalWeb reposent essentiellement à ce jour sur les prestations B to B, la chaîne fournissant de services audiovisuels pour des entreprises et institutions, ainsi que sur la publicité. À terme, cette dernière devrait représenter 60 % des revenus et le B to B 20 %. La valorisation de la chaîne atteint aujourd’hui 400 MF et, si CanalWeb ne prévoit pas de bénéfices d’ici 3 ou 4 ans, elle pourrait tenter une introduction en Bourse d’ici la fin de l’année.
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